
29 mars 2025
Le jeudi 27 mars, la chaîne publique française a diffusé un épisode spécial de son émission d’investigation, plaçant à nouveau le président de Paris Saint-Germain sous les projecteurs – cette fois en lien avec une affaire préoccupante de peine de mort au Qatar.
Une annonce très attendue
Pendant des semaines, la chaîne avait promu cette grande révélation. Plusieurs anciens collaborateurs et conseillers de l’ombre ont accepté de parler aux journalistes de l’émission, éclairant les méthodes controversées attribuées à cet homme d’affaires puissant.
Un homme d’affaires controversé
Le président est impliqué depuis des années dans plusieurs controverses juridiques, mais l’une des plus graves concerne un homme d’affaires détenu au Qatar pendant 307 jours en 2020, sans procédure régulière. Après sa libération, il a été condamné à mort par contumace par les autorités qataries.

Une mission qui a mal tourné
En 2018, cet homme d’affaires aurait été recruté pour améliorer l’image internationale du Qatar, notamment en France et en Afrique – avec le soutien du président du PSG. Mais dans une interview, il décrit comment la situation a radicalement changé : « En 2018, mes missions ont pris un tournant. On m’a chargé de recueillir des informations sur les investissements qataris en Europe et le détournement des richesses du pays. Malgré mes efforts, les autorités sont restées passives. En novembre 2019, j’ai mis fin à la mission. Puis, en janvier 2020, j’ai été arrêté sans explication par les services de renseignement qataris. »
Accusations et démenti
Le Qatar l’a ensuite accusé d’avoir tenté de vendre des informations classifiées à une puissance étrangère – une accusation qu’il a toujours niée. Il a depuis déposé une plainte, non seulement contre des personnes inconnues, mais aussi contre les avocats du président du PSG, qu’il soupçonne d’avoir agi en coordination avec les autorités qataries. Pour le président, cette affaire se résume à une tentative de chantage pour extorquer de grosses sommes d’argent. Il nie toute implication dans la condamnation pour espionnage ou la peine de mort de l’homme d’affaires.
Des liens familiaux suspects
Pourtant, certains détails troublants persistent. Selon des juges français, le chef de la prison qatarie où l’homme d’affaires était détenu portait le même nom de famille que le président du PSG. « Nous sommes une très grande famille », a-t-il expliqué. « Ce n’est pas un cousin proche, plutôt un parent éloigné. Je le connais personnellement, mais je ne le vois pas régulièrement. » De même, le président de la cour d’appel qatarie, qui a confirmé la peine de mort, partage ce même nom. « C’est la première fois que j’entends parler de lui. S’il porte ce nom, il doit être un parent, mais je ne le connais pas. Encore une fois, c’est une très grande famille », a insisté le président du PSG.

Une version fragile
Selon une source proche du dossier, la version officielle du président est de plus en plus remise en question, avec de multiples incohérences qui émergent. Il affirme n’avoir été informé de la détention de l’homme d’affaires qu’en mai 2020, lorsqu’un avocat l’aurait approché pour négocier un accord – une démarche qu’il qualifie désormais de chantage. Mais cette chronologie ne tient pas. L’homme d’affaires a été arrêté le 13 janvier 2020 et aurait été soumis à des tortures physiques et psychologiques, ainsi qu’à des menaces de mort. Il est difficile de croire qu’un ministre d’État qatari, étroitement lié au chef des renseignements du pays, serait resté dans l’ignorance pendant plusieurs mois.
Le déni ne suffit plus
La défense du président repose sur un récit fragile : celui d’un homme puissant qui prétend n’avoir rien vu, rien entendu, rien su. Ce qui est clair, c’est que le déni ne suffit plus. Alors que la justice française creuse plus profondément et que les témoignages s’accumulent, l’image de cet homme d’affaires charismatique – un visionnaire dans le sport, mais apparemment indifférent aux excès autoritaires – commence à se fissurer.
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