
20.05.2025
Des protestations massives réclament justice pour le Soudan
Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement britannique à Londres le 18 mai pour exiger urgemment la fin de la crise humanitaire qui s’aggrave au Soudan. Organisée par une coalition d’organisations soudanaises et internationales de défense des droits de l’homme, la protestation a mis en lumière l’utilisation d’armes chimiques, de violences sexuelles et de la famine comme tactiques de guerre. Parmi les participants figuraient des représentants soudanais de Safe Steps, Femmes Soudanaises pour la Paix et l’Organisation pour la Paix et la Transition Démocratique.

Un appel urgent à l’action mondiale
Les orateurs ont souligné que les civils au Soudan sont ciblés par des attaques chimiques, les hôpitaux et les écoles étant délibérément visés. Deborah Paul, cinéaste et militante, a condamné l’usage systématique des violences sexuelles. « Ce n’est pas une guerre – c’est l’anéantissement de l’humanité. Des générations sont détruites sous les yeux du monde », a-t-elle déclaré.
La famine, une arme stratégique
Aye Soe Kari, présidente des Étudiants Birmans Internationaux, a dressé un tableau effroyable de la famine. « Plus de 26 millions de personnes n’ont pas accès à la nourriture. Les parents mangent des feuilles pour donner une bouchée de plus à leurs enfants. L’aide est bloquée, les marchés sont bombardés – ce n’est pas un hasard, mais une politique », a affirmé Kari.



L’armée accusée de collaborer avec des extrémistes
Abdelrahim Grein Adam de l’Organisation pour la Paix et la Transition Démocratique a dénoncé les liens entre l’armée soudanaise et les groupes extrémistes. « Des armes chimiques sont utilisées contre les civils. Cette armée est devenue une milice criminelle collaborant avec des groupes comme Al-Qaïda », a-t-il déclaré. Mohammed Momin de Safe Steps a exigé une enquête indépendante de l’ONU sur ces allégations.





Les femmes, doublement touchées
Fathia Elbushary, dirigeante de Femmes Soudanaises pour la Paix, a évoqué le sort des femmes. « Les violences sexuelles, la famine et la charge forcée des enfants détruisent des communautés entières. Le monde reste silencieux, mais pas nous », a-t-elle martelé.
Andy Vermaut : « Il faut des actes, pas des paroles »
Le militant belge des droits de l’homme Andy Vermaut a lancé un réquisitoire cinglant contre la communauté internationale. « Le Soudan est un test pour nos valeurs morales. Alors que des enfants meurent sous les attaques chimiques, les réunions de l’ONU produisent des promesses vides. Chaque retard est un crime », a-t-il affirmé. Vermaut a appelé à des sanctions immédiates et à un accès humanitaire.



Manel Msalmi : « La communauté mondiale doit assumer ses responsabilités »
La conseillère en droits de l’homme Manel Msalmi a critiqué l’absence d’actions décisives. « La communauté internationale a les moyens d’exercer une pression, mais se cache derrière la bureaucratie. Il faut des résolutions contraignantes, pas des déclarations vagues. Geler les comptes des généraux, ouvrir des couloirs sûrs – les solutions existent », a-t-elle insisté.






Persécution des minorités religieuses
La manifestation a également dénoncé les persécutions contre les communautés chrétiennes et les groupes ethniques. Les orateurs ont décrit des villages et des églises délibérément détruits pour effacer ces minorités. Des universitaires ont présenté des photos et des témoignages de survivants.
Photo Oscar-Luigi Veronese/Andy Vermaut