
25 mai 2025
Dimanche dernier à Londres, le 18 mai 2025, Manel Msalmi, éminente défenseure des droits de l’homme et présidente de l’Alliance européenne pour la défense des minorités (EADM), s’est tenue sur Parliament Square. Devant le Parlement britannique en toile de fond, elle a appelé le monde à enfin se réveiller face à la catastrophe au Soudan. Ses mots, tranchants et implacables, ont marqué des centaines d’auditeurs, des diplomates aux militants venus exprimer leur solidarité.
Manel Msalmi : une voix inflexible
Manel Msalmi, connue pour son combat de plusieurs décennies en faveur des communautés opprimées, a ouvert son discours par une référence historique. Les chiffres sont déchirants : 150 000 morts, 11 millions de réfugiés et 25 millions de personnes luttant contre la faim.
La violence sexuelle comme stratégie de guerre
Dans son discours, Manel Msalmi a dépeint une réalité glaçante des violences sexuelles. « Les femmes et les enfants ne sont pas seulement attaqués – leur souffrance est une arme », a-t-elle souligné. Le nombre de viols dans les zones contrôlées par les milices islamistes extrémistes d’Al Burhan a augmenté de manière vertigineuse. Ces groupes, au pouvoir depuis « l’hiver islamique », utilisent cette terreur pour briser toute résistance.
Armes chimiques : le silence est brisé
Manel Msalmi a dénoncé l’utilisation récente d’agents chimiques par l’armée soudanaise, confirmée par des responsables américains. « Ce n’est plus un conflit, mais une extermination », a-t-elle déclaré. Bien que les attaques visent surtout des régions reculées, elle redoute une escalade dans des villes comme Khartoum. Les sanctions contre le général Al-Burhan, accusé de bombarder des écoles et de bloquer l’aide humanitaire, sont qualifiées par elle de « goutte d’eau sur une plaque brûlante ».
« Le monde se tait, le Soudan meurt »
En tant que présidente de l’EADM, Msalmi s’est adressée directement aux dirigeants internationaux : « Où sont les missions de paix de l’ONU ? Où est la pression pour permettre l’accès à l’aide ? » Sa critique a été cinglante : « Les femmes, les enfants et les minorités chrétiennes sont délibérément anéantis. Ce sera la pire famine depuis les années 1980 si nous n’agissons pas. »
Un appel au courage
Malgré tout, Manel Msalmi a conclu sur une note d’espoir. « Le peuple soudanais mérite des actions. Avec les attaques chimiques, Al Burhan a franchi une ligne rouge », a-t-elle affirmé. Ses mots, prononcés avec force près de la statue de Winston Churchill, ont résonné comme un écho de ses discours sur le devoir et le leadership moral.
Andy Vermaut